Création du service aérien

Reportage photo sur les hélicoptères EDF en mission

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       Monsieur Duport  est détaché afin de prendre en charge ce nouveau service. Il fut désigné pour passer son brevet de pilote, mais un problème d'âge le contraint à y renoncer. Il sera, tout de même,  laissé responsable de la direction du service aérien d'E.D.F. Monsieur Lecoeur sera, détaché de la société Fenwick Aviation, comme pilote.

       Monsieur Duport réceptionne le Bell 47 D4 : (n°177 F-BDRU),

En octobre 1951 et l'exploitation de l'hélicoptère commence dans la région parisienne.

E.D.F, seule,  possède un hélicoptère et de temps à autre le met à disposition d'autres services. C'est ainsi que fin 1952, à saint André de l'Eure, en mission spécifique au C.N.E.T. et E.D.F,  le Bell est détruit en raisons de facteurs humains. Monsieur Bulloz, pilote pour l'occasion, et monsieur Texier d'E.D.F à bord de l'hélicoptère sont blessés légèrement. Malheureusement, l'appareil est  très abîmé. Fenwick Aviation le rachètera en épave.


      Malgré cet accident, E.D.F ne désarme pas et déjà envisage l'acquisition d'un second appareil avec cette fois une équipe "maison" digne de confiance. Le 15 janvier 1953 monsieur Duport, chef de ce service engage monsieur Vincent  comme pilote et monsieur Garnier comme mécanicien sur le Bell 47 D1:

F-BGOS Sling.jpg (84120 octets)

Bell 47 D1 n/s 609 F-BGOS

Il fut décidé d'implanter l'appareil sur une base judicieusement répartie entre les Alpes et les pyrénées. Le choix allant au poste E.D.F du Venejan à Bagnols sur Cèze dans le Gard.

      La première mission de la nouvelle équipe ne sera pas spécifique au service. Le Bell est démonté, embarqué sur un wagon SNCF puis convoyé sur la Hollande où de terribles inondations dévastent le pays. Parti en février 1953, l'équipage E.D.F effectue de nombreux sauvetages et assistances aux victimes du cataclysme pendant plusieurs semaines. Faut-il rappeler que l'équipage et le Bell sont réquisitionnés par le ministère de l'intérieur pour le compte de la Protection Civile. Ils furent l'une des unités d'intervention sur les sept envoyées sur place.

       Ce type d'aéronef, rare en cette année de 1953,sont au nombre de dix sept disponibles en France. Côté civil  deux sociétés agricoles mettent en place deux Bell 47 D1; eux aussi seront envoyés en Hollande.

La Gendarmerie attendra mai 1954 pour mettre en œuvre son premier appareil et la Protection civile en fit de même en avril 1955. La direction de l'aviation civile et commerciale avait détruit son exemplaire sur l'aérodrome de Mitry Mory.

       De retour de Hollande l'équipe est de nouveau engagée dans les Pyrénées où une avalanche endommage une station productrice d'électricité, et les moyens de communications, dont le téléphérique.

Dépêché sur les lieux avec l'hélicoptère, l'équipe tentera avec l'aide de Fenwick Aviation, une "première". Une hélistation est aménagée dans la vallée du Gave d'Aspe avec tous les matériaux et matériel nécessaire  à la réparation. De là, le Bell transporte jusqu'à la station endommagée les équipes et le matériel. Aucun appareil n'est à ce jour équipé pour ce type de transport,  interne : L’hélicoptère est biplace, externe : deux petits paniers métalliques ne peuvent pas recevoir de gros matériaux ! Alors l'ingéniosité des mécaniciens de Fenwick Aviation  développera un crochet à « élingue », sous l'appareil, dérivé d'un câble de planeur. Le pilote pourra larguer la charge à l'élingue comme le pilote du planeur largue son remorqueur en cas d’urgence. Le transport à l'élingue vient de naître en France. Notre Bell n’est pas  au bout de ses peines, car il lui faut monter de 1100 m à plus de 1800 m en franchissant un col à 2300 m. Les sept tonnes de matériaux et matériel divers furent, les 6 et 7 mars 1953, héliportées par "colis" de 250 kg La manipulation spéciale attirera beaucoup de spécialistes de l'hélicoptère. Ils seront remarqués sur place,  figures très connues du milieu aéronautique, comme le Capitaine Petitjean de l'Armée de Terre, le commandant Curie de la Protection Civile. Tous ces témoins sont admiratifs devant le travail, sans incident, du Bell 47 D1 et de la dextérité de l'équipage.

        De nouveau E.D.F va utiliser l'hélicoptère pour travailler en montagne en août 1953. La construction d'un barrage dans les Alpes, sur une période très courte, amène l'équipe sur place. Là, 65 tonnes de matériaux et matériel attendent d'être montées de 1400 m à 2630 m !  Le petit Bell avait "les pattes trop courtes". E.D.F fera appel à la SNCASE qui présente à l'armée française un appareil "lourd" Sikosky S-55A.

         Le S-55A "Eléphant Joyeux" n°55-383 F-BGOY se présentera à l'hélistation du Termignon, pour la circonstance, le 4 août 1953. Pendant dix jours il héliporte par charge externe de 545 kg Les 65 tonnes de marchandise !

Le 11 août il transportera en 7h30 de vol plus de 10 tonnes. Le constructeur américain, en personne, est venu vérifier cette manipulation. Il  crut impossible  une telle opération avec son appareil. Il s'en retournera, sans rancune devant l'audace de ces français.

 Les détracteurs de ce service aérien à E.D.F sont bien obligés de reconnaître l'efficacité et l'utilité au sein de leur service d'un tel outil de travail.

       Bien qu'E.D.F aie le feu vert pour constituer son parc aérien, l'hélicoptère « lourd » de type S-55 ne se révélera peu rentable pour les opérations ponctuelles. La formule de location mise en place dans les Alpes pourra à l'occasion être reconduite.

Pour une autre occasion de travaux dans les Alpes, EDF loue à Fenwick Aviation le Bell 47 D1  :

(n°1275 F-BGSS),

sur la période du 13 au 21 septembre 1954.        

         Les exploits sont toujours de mise à E.D.F.  Dans les Alpes, une avalanche détériore une ligne HT et nos voisins helvétiques subissent une rupture d’alimentation. L'équipe avec le petit Bell effectuent une réparation de fortune, dans un vol extrême, puis rétablissent l'électricité chez nos voisins.

Les dernières barrières réticentes tombèrent en juin 1955 après cette opération, héliportée, très bénéficiaire à EDF.