Les hélicoptères et les satellites |
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Entre
temps l’utilisation des GPS a connu une progression foudroyante en
temps que moyen de navigation et ce, pour l’ensemble des moyens de
locomotion voir même sous la forme portable pour aller se promener à
pied sans se perdre. La généralisation du système a petit à petit
montré ses limites et après une période d’euphorie générale
l’on est revenu a une approche beaucoup plus pragmatique. Dans
certains domaines il reste encore des progrès importants à faire
notamment en matière de fidélité et d’intégrité. Toujours est-il
qu’aujourd’hui la grande majorité des problèmes sont identifier,
des remèdes y ont été apporté. Nous entrons dans la phase de mise en
application non seulement pour le vol en condition VMC et régime VFR
mais également en condition IMC et régime IFR. La dernière étape à
franchir est l’utilisation en phase d’approche aux instruments
qu’il s’agisse dans le langage de l’OACI d’approche de non précision
( VOR, NDB) ou d’approche
de précision (
ILS). Pour
ce qui est de la navigation en régime IFR et des approches de non précision
le fonctionnement des GPS s’est révélé suffisant moyennant la mise
en place de système contrôlant l’intégrité du système (RAIM) et
de normes d’homologation TSO ( Technical specific Order) et E-TSO(
European Technical specific Order). Mais comme nous souhaitions aller
plus loin le système GPS de base a été complété aux USA par le système
WAAS (Wide Area Augmentation System)
qui garanti la validité et la précision des informations
fournies par les satellites, pour ce qui est de l’Europe le système
équivalent sera d’abord fourni par EGNOS puis par GALILEO. Pour ces
dispositifs complémentaires de nouvelles normes d’approbation
nettement plus exigeantes ont été mise en place toujours sous la forme
de TSO et d’E-TSO ainsi que de conditions de certification des aéronefs
qui en seront équipés et qui seront certifiés pour des approches de
précision aux instruments.
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Au
fur et à mesure que les systèmes se sont développés les
administrations de tutelle ont mis en place les dispositifs réglementaires
permettant d’homologuer les satellites et les équipements de bord. Il
est certain que l’administration américaine, en l’occurrence, la
FAA a joué et joue encore
aujourd’hui un rôle prépondérant dans le monde. Au niveau européen
les JAA ont dans un premier temps été en charge du dossier et un
transfert progressif s’opère vers l’AESA ( Agence Européenne de sécurité
Aérienne). Il existe aujourd’hui des normes E-TSO qui sont calquées
sur les normes TSO américaines pour homologuer les équipements. En
outre un document plus complet couvrant l’ensemble du problème est en
phase finale : il s’agit du CNS-ATM des JAA qui apporte toute les
précisions nécessaires aux opérateurs et constructeurs intéressés
concernant les standards et les conditions de certification à
appliquer. Dans
le même temps, l’OACI mettait en place ses groupes de travail
constitués en grande partie par des experts américains au sens large
et européens en charge des dossiers auquel venait tout naturellement
s’ajouter l’ensemble des nations concernées telle que la Russie, la
Chine et l’Australie.
Aujourd’hui, on peut dire que les textes réglementaires permettant
l’utilisation des GNSS dans les différentes phases de vol sont en
place. Toutefois un énorme travail reste à faire en matière
d’approche de précision, les trois ou quatre prochaines années
devraient voir se finaliser l’ensemble de la panoplie. Pour nous européens
il est capital que tout soit en place lors de l’homologation à des
fins opérationnelles de GALILEO.
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Jusqu’à
présent nous avons utilisé le terme générique aéronef pour couvrir
l’ensemble des engins volants et/ou tout ce qui précède est
applicable, les textes réglementaires ne font pas de différence entre
les différents aéronefs pour ce qui de l’homologation des équipements
de bord. Il est d’ailleurs évident que durant les phases navigation
en régime VFR ou IFR les exigences sont identiques, du moins en ce qui
concerne les avions légers, par contre nous entrons dans un tout autre
domaine lorsqu’il s’agit des approches aux instruments. En effet,
les hélicoptères modernes sont capables de voler aux instruments à
basse vitesse (de l’ordre de 40 kt voire même moins) et de ce fait
effectuer des approches à fortes pentes pouvant en pilotage direct
approcher les 10° et jusqu’à 15° et en mode couplé selon les résultats
des premières expérimentations notamment avec l’hélicoptère expérimental
HTT ( Hélicoptère Tous Temps) d’Eurocopter. Par contre si les hélicoptères
disposent aujourd’hui des capacités techniques a effectuer de telles
approches ; les dispositions réglementaires, notamment en matière
de création et d’approbation des procédures sont en phase initiale. |
L’OACI
avait chargé l’un de ses groupes de travail, l’OCP de mettre en
place les outils permettant la création de procédures spécifiques aux
hélicoptères sur la base des expérimentations et procédures opérationnelles
misent en place aux USA notamment matière d’approche de non précision.
Depuis 1997, les américains ont mis en place des procédures
d’approche de non précision à destination des hôpitaux et
aujourd’hui plusieurs centaines de procédures sont homologuées.
L’objet de ces approches est d’effectuer une approche sans visibilité
extérieure jusqu’à un point défini dans l’espace. A partir de ce
point le pilote doit avoir acquis des références visuelles qui lui
permettent de poursuivre en vol à vue la dernière partie de son vol évitant
ainsi les nombreux accidents qui se sont produits au cours des 20 dernières
années suite à des pertes de référence extérieure en vol a basse
altitude par mauvais temps. Le groupe OCP a terminé en avril cette année
ses travaux et les dispositions réglementaires applicables ont été
introduits dans la réglementation PANS OPS qui précise les conditions
de création des approches de non précision dite Point In Space (PIS).
Dans le même temps la DGAC qui participait activement à ces travaux a
créé une AIC permettant la création d’approche aux instruments de
type PIS sur le territoire français. Une étude en ce sens était
d’ailleurs en cours depuis plusieurs années pour satisfaire les
besoins des pilotes de port de Bordeaux, cette étude était en attente
des textes réglementaires aujourd’hui disponibles et de la
certification de leur EC 135 par les autorités allemandes chargée de
la certification de l’appareil. Les choses sont aujourd’hui à un
stade avancé et nous pouvons espérer que le terrain de Soulac
disposera bientôt de premières procédures d’approche aux
instruments spécifique pour hélicoptère. Dans
le même temps Eurocopter poursuit l’expérimentation de son programme
HTT ( Hélicoptère tout temps) qui faisait l’objet d’un contrat spécifique
d’étude de la part de la DGAC. Différents groupes de travail à tous
les niveaux mondial, européen et français étudient les dispositions réglementaires
à mettre en place pour que l’hélicoptère retrouve sa liberté d’évolution.
Une présentation des travaux en cours à ces différents niveaux a fait
l’objet d’un forum organisé sous l’égide de l’Académie de
l’Air et de l’Espace à Toulouse le 11 février 2004 (compte rendu
disponible). Il est évident qu’un travail considérable reste à faire dans les années qui précèdent la mise en service effective du système EGNOS puis de GALILEO. Faute d’effectuer ce travail nous disposerons d’un remarquable outil aux possibilités extraordinaires mais inutilisable en l’absence de la réglementation devant obligatoirement l’accompagner.
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Enfin pour tous ceux qui sont intéressés par l’IFR Hélicoptère et les possibilités offertes par les approches PIS il est important de savoir que certains des GPS de seconde génération sont modifiables pour répondre au standard minimum exigé. Pour ceux qui pensent acheter un nouveau GPS il est important de savoir qu’il existe des GNSS qui sont capables de bénéficier des futurs progrès qui seront rendus possible par EGNOS par contre les GPS de seconde génération ne seront pas capable d’une adaptation tout en restant homologués pour ce que nous pouvons appeler le stade 1 des approches IFR hélicoptère qui en comptera au moins 3. |
Nota : ce texte a fait l'objet de la première parution de la lettre de l'hélicoptère ( n°1 - Août 2004 )
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