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Vous avez entre les
mains des machines que les constructeurs sont arrivés à rendre
remarquablement sûres. La probabilité de casse d'un appareil par rupture
de pièce vitale est peu courant.
Les accidents sont dus
presque tous, non pas à des défaillances mécaniques mais à des
défaillances humaines :
Erreur de maintenance,
erreurs de pilotage.
Tout pilote doit être
conscient de ses responsabilités : il s'agit de votre vie, et de celle de
vos passagers.
Il s'agit aussi de la
réputation de l'hélicoptère, appareil qui sauve et non qui tue.
C'est le nombre élevé
d'accidents qui fait les taux élevés des primes d'assurance.
Pilote, sachez qu'un
accident peut toujours vous arriver à vous, quelque soit votre expérience. |
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Mais comme l'histoire
se répète, vous pouvez vous dire que, si vous avez un pépin, un autre
pilote l'a certainement déjà eu avant vous pour des raisons analogues. Si
il vous est possible d'éviter toutes les erreurs commises avant vous,
alors vous seriez sûr d'arriver au bout de votre carrière sans accident. |

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Arrêt
du moteur en vol
Les moteurs sont
extrêmement fiables, dont les pannes brutales en vol sont exceptionnelles.
Cependant, les statistiques établies sur l'ensemble des hélicoptères
montrent que la cause des arrêts en vol est souvent du au manque
d'alimentation en carburant.
a) panne sèche
Soit que le pilote ait
encore compté sur quelques minutes de vol alors que son jaugeur est autour
du zéro, soit le jaugeur est bloqué, ou faux vers le zéro.
Précautions évidentes à
prendre :
-
Respectez les
réservés prévues par les règlements
-
Avant de mettre en
route, si vous n'avez pas fait le plein vous-même, vérifiez les
documents indiquant la quantité de carburant qui a été mise dans les
réservoirs et contrôlez l'indication des jaugeurs.
-
Contrôlez en vol le
bon fonctionnement du jaugeur en vérifiant grossièrement que la
diminution de la quantité de carburant indiquée par le jaugeur est
homogène avec la consommation horaire.
-
Posez vous
éventuellement en campagne si votre jaugeur est au voisinage du zéro, il
vaut mieux le faire avant la panne qu'après.
b)
Pollution
La pollution peut être
faite :
Soit d'eau, qui se
concentrera au fond du réservoir après l'arrêt, et provoquera la panne au
moment ou elle arrivera à la turbine, c'est a dire quelques minutes après
la mise en route.
Soit de matières
solides ou gommeuses qui obstrueront le filtre. Le pilote sera
éventuellement prévenu par l'allumage du voyant de colmatage.
Les précautions à
prendre pour éviter la panne par pollution :
Filtrage soigné du
carburant, surtout si il a été stocké dans des tonneaux
Purge des réservoirs
avant le premier vol du matin, surtout si les réservoirs n'étaient pas
pleins, donc contenaient un important volume d'air dont l'humidité a pu se
condenser pendant la nuit.
Il ne suffit pas de
faire ce qu’il faut pour que la panne de moteur n’arrive pas. Il faut
aussi prendre le maximum de précautions pour que, si la panne se produit
malgré tout, on ait le maximum de chances de pouvoir effectuer un
atterrissage de secours dans de bonnes conditions. Mettez toujours de
votre côté le maximum de chances compatibles avec votre mission
-
ne volez à
l’intérieur des zones dangereuses du diagramme Hauteur - Vitesse que
lorsque c’est absolument indispensable.
-
entretenez
votre réflexe de réduire le pas en cas de panne, ainsi que votre
aptitude à déceler immédiatement la panne moteur (départ en lacet dans
le sens du rotor, perte de tours). Vous pouvez le faire Soit
mentalement, soit en faisant exécuter une panne simulée lorsque vous
avez l’occasion de voler avec un pilote qui est un moniteur qualifié.
-
gardez la main pour
faire une bonne approche vers un point d’atterrissage de secours
quelconque: tout pilote peut s’entraîner seul pour une telle
présentation, avec remise des gaz lorsqu’il est en approche finale sans
essayer de faire d’atterrissage autorotation.
-
l’entraînement à
l’atterrissage autorotation doit se faire sans remise de gaz sur un
terrain connu et assez grand, avec un moniteur qualifié (à moins que
vous ne soyez vous-même instructeur) qui ne cherchera pas à vous faire
poser à vitesse nulle, afin de limiter les risques de dégâts. Trop
d’appareils sont cassés pendant l’entraînement aux atterrissages
autorotation : il est essentiel de ne faire cet entraînement que dans un
cadre sûr et bien défini.
En vol, encore, ne
volez bas que lorsque c’est nécessaire et ayez l’habitude de repérer en
permanence les points où vous pourriez vous poser en cas de panne.
Rappelez-vous, si vous êtes vent arrière, qu’il vous faudra une perte
d’altitude de 1000 ft pour faire 180en autorotation.
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Rencontre de câbles ( lignes électriques, câbles de téléphériques)
Les câbles sont les tueurs
n1 de pilotes d’hélicoptères. S’ils ne viennent pas en premier dans les
statistiques d’accidents, ils le sont pour les statistiques d’accidents
mortels, car ils pardonnent rarement.
Or l’expérience montre
que, dans la plupart des accidents dus à des câbles, l’appareil n’avait
rien à faire à basse altitude. Alors, pilotes, imprégnez-vous bien de
cette règle d’or
NE
VOLEZ BAS QUE LORSQUE C’EST NÉCESSAIRE
Vous diminuerez ainsi les
proportions du temps de vol pendant lequel la possibilité d’une rencontre
avec un câble existe. Mais de plus, lorsque votre mission vous obligera à
voler bas, votre attention sera beaucoup plus en éveil que si elle a été
émoussée par de trop fréquents vols rasants : vous chercherez sans cesse
les poteaux révélateurs de câbles ; vous viserez la verticale du poteau
que, en cas d’inattention momentanée, vous verrez encore par vision
périphérique et puis cette habitude montrera à vos passagers si vous avez
vu la ligne.
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Mauvaise visibilité au cours d'un vol supposé VFR
Cette cause est si
fréquente aussi,que dans certaines années, elle passe devant la
précédente.
Et pourtant les
possibilités uniques de l’hélicoptère permettent toujours au pilote
d’éviter les zones de mauvaise visibilité : il peut réduire sa vitesse,
faire demi-tour avec un rayon de virage nul, se poser dans un mouchoir de
poche.
Pilotes, ne vous laissez
jamais surprendre par la mauvaise visibilité:
• en cas de brume épaisse,
réduisez la vitesse et tenez-vous prêt à faire demi-tour si cette brume se
transforme en brouillard.
-
en cas de chute de neige,
faites de même: si la neige est drue, la visibilité peut devenir aussi
mauvaise que dans le brouillard ; et puis la neige vous cache le nuage,
dans lequel vous pouvez vous trouver brusquement pris sans l’avoir vu
venir.
-
et méfiez-vous aussi des
pluies très violentes qui peuvent réduire la visibilité à presque rien.
Gardez toujours la vue du
sol, quitte à réduire l’altitude (c’est un cas où il peut être nécessaire
de voler bas). N’oubliez pas que vous n’êtes autorisé à quitter le sol de
vue que si
-
vous avez une
qualification I FR,
-
votre appareil est équipé
pour I’lFR,
-
vous avez fait avant le
départ, ou demandé par radio, un plan de vol I FR.
Ce n’est pas seulement une
question de réglementation : c’est une question de sécurité car les
règlements sont sages.
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Approche vent arrière
Que de fois un pilote
s’est enfoncé sur l’approche en position cabrée, et à cassé l’appareil en
se plaignant d’une perte de puissance!
En réalité, dans une
approche vent arrière, le pilote arrive plus vite qu’il ne le voudrait
vers le point visé, prend un cabré excessif et passe en même temps à
vitesse nulle par rapport à l’air tout en avançant par rapport au sol :
les pertes de portance, provoquées simultanément par la vitesse
aérodynamique nulle et l’inclinaison du rotor, amèneront un enfoncement de
l’appareil
Conclusion faites toujours
une approche face au vent ou au moins avec le vent dans le secteur avant
pour ne pas avoir de composante arrière. Et si, exceptionnellement, en
raison de la configuration d’un terrain (fond de vallée étroite par
exemple) vous êtes amené à faire une approche vent arrière, commencez à
décélérer de loin et faites le très progressivement.
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Heurt
d'un rotor ( principal ou auxiliaire) contre un obstacle extérieur
Une pale principale ou une
pale arrière qui heurte le sol ou un obstacle cela a souvent pour résultat
un appareil cassé.
-
faites
bien attention aux obstacles proches de l’appareil. Avant de mettre en
route, regardez l’environnement de l’appareil, prévoyez votre
trajectoire de départ. Si vous vous demandez Est-ce que ça passe?
vous auriez tort d’essayer de passer. Il faut toujours une marge telle
que la question ne se pose pas.
-
en
décélération près du sol, évitez les flares accentués et terminez la
décélération suffisamment haut, pour laisser une bonne garde entre le
rotor de queue et le sol.
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Hard Landing
Un hard landing est
un atterrissage avec une trop grande vitesse verticale
a) soit que l’approche ait
été faite avec une trop grande vitesse verticale que le pilote n’a pas
réduite à temps.
b) soit que la vitesse
verticale se soit accrue juste avant l’atterrissage par manque de
puissance.
Pour se mettre à l’abri du
cas a), il est recommandé de faire la partie finale de l’approche avec un
très faible angle de descente ; si la configuration du terrain oblige à
prendre un angle de descente important, remettre assez de puissance pour
avoir un vario faible (pas plus de 300 ft/mn) dans la partie finale de
l’approche.
Pour se mettre à l’abri du
cas b) il faut prendre garde à
§
respecter les masses limites en fonction de
l’altitude et de la température.
§
respecter la règle de l’atterrissage face au vent.
§
terminer l’approche dans l’effet de sol.
§
ne pas être pris dans un rabattant (sur une crêté,
si le vent est important, ne pas passer dans la partie sous le vent).
Un hard landing
effectué en position cabrée a généralement pour conséquence un accrochage
de la queue par les pales, parce que le pilote a instinctivement tendance
à contrer au manche la brusque tendance à piquer produite par le contact
de la partie arrière du train d’atterrissage avec le sol. Cet incident
peut être évité si le pilote
§
commence à diminuer le cabré de l’appareil avec le
contact,
§
et, surtout ne ramène pas le manche vers l’arrière
au moment du contact.
|
 |
Perte de tours au
décollage ( avec moteur à pistons)
Si vous avez un appareil à
moteurs à pistons, n’oubliez pas qu’il donne sa puissance maximale
lorsqu’il est à son régime maximal : vous ne disposerez plus de toute la
puissance possible si vous laissez tomber le régime.
Vous n’aurez jamais
d’ennui si
§
vous avez contrôlé avant le départ que vous ne
dépassez pas le poids maximal autorisé.
§
vous stabilisez, en décollant, un vol stationnaire
DES et vérifiez la pression d’admission nécessaire pour un stationnaire
DES : vous devez avoir une réserve pour le départ en translation.
§
vous surveillez attentivement votre régime au cours
du départ en translation afin de le garder au maximum autorisé.
|
 |
Collisions en vol
L’espace aérien est vaste,
mais pas assez pour que la probabilité de collision aérienne soit
négligeable. Ceci est surtout vrai à proximité des aérodromes où la
densité des aéronefs augmente.
Donc:
-
prenez
l’habitude de regarder autour de vous, même si vous êtes dans une zone
contrôlée où c’est le contrôle sol qui assure la séparation des aéronefs
(deux précautions valent mieux qu’une).
-
méfiez-vous surtout des
trajectoires de descente sous grand angle, où vous ne voyez pas la
trajectoire que vous allez suivre (il est prudent dans ce cas de faire
un virage de 360’ pour inspecter l’espace situé en dessous de vous).
|
 |
Tant que le rotor tourne,
il est source de risques
a) si vous n’avez pas un fenestron, prenez d’extrêmes
précautions pour que personne ne puisse venir près du rotor de queue :
-
de
préférence ,ayez un responsable au sol veillant à ce que personne
n’approche.
-
à défaut, faites un briefing préalable de toutes les
personnes susceptibles de venir près de l’appareil.
-
en
tous les cas, veillez à garder dans votre champ de vision toutes les
personnes susceptibles d’approcher de l’appareil et restez rotor
tournant au sol le moins longtemps possible.
b) le rotor principal est aussi un danger si le terrain
n’est pas plan et horizontal. Le pilote ne perdra pas de vue que peuvent
se faire décapiter des personnes qui :
-
sur
un terrain non plan montent sur une proéminence (pierre, muret, etc.…
située
au-dessous du disque rotor.
-
sur
un terrain en pente, marchent vers l’avant, alors que le pilote a gardé
le manche vers l’amont.
c) l’hélicoptère peut être encore relié au sol lorsque le
rotor tourne
-
par
le câble de connexion à une batterie de parc,
-
par
un tuyau d’alimentation (combustible ou produit agricole)
IIl faut s’assurer, avant le décollage ,que l’appareil est
bien libéré.
d) ne quittez jamais votre siège avant d’avoir arrêté le
rotor.
|
 |
Conclusions : Conseil sur la préparation et l'exécution des vols
1) Préparation du vol
a)
calcul de masse effectué.
b)vérification
de la quantité de combustible.
c)
contrôle avant vol effectué
;
ne pas négliger la purge
des réservoirs avant le 1er vol de la journée (avant de déplacer
l’appareil).
d)
coup d’oeil aux obstacles éventuels et visualisation de la trajectoire
de décollage.
e)
après mise en route, s’il y a un mécanicien au sol, toujours s’assurer
par geste, auprès de lui, que l’appareil peut se mettre en mouvement
(en particulier qu’il est bien libre de tout lien avec le sol).
f)
vérifier, au cours du vol stationnaire, que
-
les paramètres moteur
correspondent approximativement aux valeurs théoriques et laissent une
marge pour le départ en translation.
-
les commandes sont
loin de leurs butées et fonctionnent correctement.
2) Vol
-
Ne volez bas que lorsque c’est indispensable.
-
Montez à l’altitude de croisière en évitant la zone
d’insécurité hauteur-vitesse.
-
Regardez autour de vous.
-
Vérifiez périodiquement que l’indication du jaugeur
descend conformément à la consommation horaire escomptée.
-
en VFR, ne perdez jamais la vue du sol. Réduisez la
vitesse si la visibilité diminue et faites toujours demi-tour avant
qu’elle ne devienne nulle.
-
Ne perdez pas de vue l’éventualité de la panne
moteur et habituez-vous à repérer les endroits où un atterrissage
autorotation éventuel sera possible.
Lorsque vous êtes sur le
point d’atterrir: arrangez-vous pour que votre approche finale se fasse
avec le vent dans le secteur avant et avec une faible vitesse de descente.
-
Vérifiez bien, avant de vous poser, l’état de la
surface du lieu.
-
Et ne quittez jamais l’appareil avant d’avoir
arrêté le rotor.
|
Cas particulier de
l'utilisation de transport à l'élingue |
|
L’utilisation de
l’hélicoptère pour le transport de charges à l’élingue est très courante
et présente des difficultés particulières qui ont été la cause de nombreux
accidents.
1
-
Choix et briefing du personnel au sol
Prendre de préférence du personnel ayant déjà
l’expérience de ce genre d’opérations.
Si ce
n’est pas
possible, prendre le temps de briefer très soigneusement le personnel au
sol
-
-
signification des signes
conventionnels
-
-
masses maximales,
-
-
ordre d’enlèvement des
charges,
-
-
moyens de récupération
des filets et élingues,
-
-
équipement du personnel
sol : lunettes en cas de poussière, gants et casque protège-oreilles
-
-
actions à faire en cas
d’incident (panne moteur pendant l’accrochage, défaut de largage, etc.
.
2. Préparation des charges
a) La charge, étant largable, peut se larguer
intempestivement: ne jamais mettre une personne dans un filet fixé à
l’élingue, li semble que ce Soit un conseil superflu, mais il faut savoir
que cette faute a donné lieu, à notre connaissance, à au moins deux
accidents dont un dramatique.
b) La masse de la charge doit être connue avec le maximum de
précision : par évaluation si elle peut être assez précise, ou de
préférence par une pesée préalable.
c) La charge doit,être accrochée de façon telle que l’on ait
un bon équilibre statique. Le pilote doit vérifier lui-même la façon dont
toute charge un peu
inusuelle sera fixée.
d) Se méfier particulièrement
des
charges dont le poids est
faible vis-à-vis de la surface, et qui peuvent par suite se soulever sous
l’effet des forces aérodynamiques. En particulier, ne jamais transporter à
l’élingue une aile d’avion.
e) Ne jamais transporter le longues élingues non lestées.
f) Pour les longues élingues, éliminer le nylôn qui, en
raison de sa grande élasticité, aura tendance en cas de rupture à revenir
en coup de fouet vers le rotor.
g) Ne décoller et partir en translation que si le
responsable au sol en a donné le signe conventionnel.
h) Après le largage, partez comme vous le feriez si la
charge était restée accrochée (pour le cas où elle soit encore
effectivement accrochée, contrairement à ce que vous pensez).
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